top of page

La partie sonore : https://www.youtube.com/watch?v=HuB55qftbHA&t=7s

 

Nom de l’œuvre : Cosmos inconnu

Cosmos inconnu, hiver 2020, acrylique et médiums variés sur masonite, H: environ 40 cm x environ 90 cm x P: faux-cadre d'environ 5 cm (mesures exactes à déterminer).

Dans la plupart de mes projets, je fais de la figuration et je limite mon exploration d’effets dans la peinture. À la suite d’une remarque de mon enseignante en peinture, j’ai voulu briser cette limite en faisant des projets centralisés sur mes expérimentations en abstraction. Pour prouver que c’est cela que je préfère faire en art, j’ai décidé de commencer avec le plus grand format à date dans ma lignée d’œuvres: environ 40 x 90 cm

 

Le but principal du projet est d’être inconfortable, épeurant et dérangeant.

Le fond est constitué de rose, vert et bleu, le fond a été créé par l’expérimentation de la peinture acrylique mélangé à l’eau et au gel mat. Ce mélange fut la couche de départ, aucune peinture en latex n’a été appliquée avant. Après la première couche, le reste du mélange a été déposé en flaques à gauche qui ont été laissées à couler en mettant le tableau à la verticale puis à l’horizontale après qu’elles ce soient étendues pour faire apparaître des quadrillés inégaux de couleurs. À l’addition de savon dans le vert lui donnant une texture visuelle surprenante et de goûtes de dripping, le fond est devenu une composition acide pastelle. Cette couche de peinture est une méthodologie inspirée notamment de Sam Francis qui appliquait la peinture en flaques au sol, comme ce que j’ai fait. Jackson Pollock est également une inspiration importante pour le projet puisque c’est lui qui a normalisé l’action painting.

Après le fond, une quantité non-raisonnable de peinture latex blanche et d’encre de chine noir on été appliquée. Je me suis amusé avec mes mains à mélanger les deux en frottant et tapotant à haute vitesse. Sa quantité était tellement non-raisonnable que lorsque cela a séché, une texture de vague créée par mes mouvement de doigts sont perceptibles au-delà du touché.

J’ai ensuite pris de l’encre de chine et de l’eau pour remplir le contour de tentacules que j’ai tracées. L’eau a ajouté de la transparence à celles-ci. Alors que ces tentacules ont à la base une profondeur visible par le tracé ayant des dessous et dessus, après le remplissage, l’ajout de points blancs de différentes grandeurs vient rendre la forme deux-dimensionnelle, presque comme une incrustation en chrominance faite à la main. Pour finir, j’ai fais une flaque en forme de satellite en peinture acrylique et eau. Alors qu’elle n’était pas totalement sèche, j’ai ajouté du spray-paint gris métallique. Cette dernière s’est parfois seulement ajouté par-dessus, mais aux places les moins sèches, elle s’est découpé en morceaux, donnant des particules ressemblant à des cendres volantes et des étincelles. J’ai tracé des lignes bleues et un gros cercle bleu à la fin pour ajouter un endroit uni-couleur où l’œil peut se reposer. Malgré que le tableau soit abstrait, j’imagine le fond noir éternel de l’espace se mélanger à un deuxième vide très coloré suite à peut-être la multitude d’explosions d’étoiles mortes avec un satellite et une forme extraterrestre qui s’incruste. Le tableau s’incruste le mieux dans le courant de l’expressionnisme abstrait américain.

La partie sonore de l’œuvre dure six minutes et est séparée en trois parties.

La première partie est composée de ma voix mise à l’envers et à laquelle des effets d’échos d’inspirations et expirations ont été ajoutés. C’est une composition qui propage la folie, car on peut entendre des cris, des rires et des mots incompréhensibles de tons de voix différents. Après un crescendo et une redescente, la seconde partie commence. Celle-là a également été composée grâce à ma voix. Cependant, elle a tellement été modifiée qu’elle ne peut plus être reconnue. On peut entendre des bruits aliens, presque comme des rires, de plusieurs bestioles de la même espèce un à la suite de l’autre. Il y a énormément de bruit sonore à chaque rire, car le bruit a causé l’apparition de corruptions du son par son haut volume. Cet élément s’ajoute à l’aspect de dérangeant parce qu’ils sont désagréables à entendre. On peut entendre également ce qu’on peut décrire comme le bruit de quand on croque dans une pomme et des signaux radio en distorsion.

La troisième partie commence avec des goûtes d’eau qui tombent dans une caverne profonde, en fait créées par l’écho de mes bruits de bouche à volume très faible, mais amplifié. Après une phrase dite à l’envers, la partie la plus bruyante et inconfortable de la composition commence. Des ultrasons ont été créées par le rapprochement du micro vers le haut-parleur. S’en sort des notes qui varient entre aigu et extrêmement aigu. C’est la partie qui ressemble le plus à une ambiance de jeu d’horreur, avec des vides, comme si un ennemi se rapproche et que le risque devient de plus en plus grand. La troisième se termine en bruit de pas sur une surface plane. La composition en sa totalité est digne de cauchemars.

 

C’est la partie sonore de l’œuvre qui rend le tableau bizarre. Le tableau sans prendre compte de la musique est lui-même abstrait certes, mais la question suivante en ressort :

Qu’est ce qui peut être qualifié de dérangeant dans le tableau?

C’est une très bonne question. Cela peut être les imperfections dans les traits géométriques bruns, la transparence dans le fond noir du motif à pointillé blanc et seulement le gros cercle bleu qui sort du lot. J’aime croire que la réponse varie pour chaque personne admirant le tableau.

 

En quoi ce projet est représentatif de mon parcours d’étude dans ce programme?

 

J'ai toujours préféré être libre lors de la création d’œuvre. J’ai plutôt préféré ne pas préparer de plan visuel ou de maquette simple. J’ai toujours favorisé l’abstraction parce que, pour moi, j’ai plus de liberté à me laisser aller lorsque je fais de l’expérimentation avec la peinture. Je ne peux pas mentir : mes cours préférés ont été les cours de peinture. Cependant, j’ai compris cela que plus tard dans mon parcours et j’aurais adoré pouvoir m’y lancer à plein cœur. Ce projet est représentatif de mon parcours, car il s’agit, en fait, du premier projet que j’ai fait où je ne me suis pas imposé de limites ou de règles après un parcours qui m’as permis de découvrir que c’est cela que je préfère faire.

 © 2024 par Francis Corfield

bottom of page